Gabriel Leger (1978) vit et travaille entre Paris et Athènes. Nourri de références historiques et littéraires, son travail gravite autour de la question du temps. Il s’intéresse en particulier à l’idée de survivance et aux fragments que le passé plus ou moins lointain nous a légués. Par des incursions sur les terres de l’archéologie, il cherche à ramener dans le champ de l’art un dialogue entre passé et présent, pour estomper in fine la distance qui les sépare. 

Diplômé de l’École nationale supérieure des arts décoratifs (ENSAD-Paris, 2005) après une formation en khâgne-histoire, il a été sélectionné au 52e salon de Montrouge et au 63e festival Jeune Création, puis lauréat de bourses-résidences artistiques en France (Camargo Foundation, 2009) et au Brésil (FAAP-Fundação A.A.Penteado, 2011). 

Son travail a été présenté dans plusieurs expositions personnelles à Paris (galerie Sator depuis 2012, Musée des Arts & Métiers, 2015) et Berlin (galerie Michael Schultz, 2017). Il a également participé à de nombreuses expositions collectives: FHEL—Fondation Leclerc (Cabinets de curiosité, curateurs Laurent Lebon & Patrick Mauriès, 2019), Fondation Lambert (De leur temps, cur. Stéphane Ibars, 2019), Fondation Fiminco (Point triple de la matière, cur. Mathieu Lelièvre, 2017), Musée du Louvre (Voyages/Philippe Djian, cur. Pascal Torres, 2015), IAC-Institut d’Art Contemporain de Villeurbanne (Pierres de visions, cur. Pascal Pique, 2015). 

Ses travaux font partie des collections publiques du Cnap, de la Bibliothèque d’art et d’archéologie de Genève et des collections privées de Pierre-Alexis Dumas et de la Fondation Francès.

Une monographie de son travail a été éditée en 2017 avec la bourse de soutien à la publication du Cnap (« Solve+Coagula », éd. Sator), finaliste du prix FILAF « Meilleur livre d’art édité par une galerie » (2017) et nominée au prix ADAGP « Révélation Livre d’artiste » (2018). 

Gabriel Leger utilise des matériaux naturels fortement connotés tels que bitume, miel, cire, plomb, ainsi que des artefacts anciens. La présentation de ses œuvres, dont le format va du simple objet à de plus grands agencements, se réfère souvent aux dispositifs muséaux, pour s’en réclamer ou mieux s’en éloigner, selon le degré de proximité recherché. 

Représentatifs de son travail actuel sont Deep Time (2020), une production contemporaine de 7000 amulettes à partir de deux moules égyptiens antiques; Le Un est le Tout (Ἓν τὸ πᾶν, 2020), une re-création de bière gréco-égyptienne avec du blé authentique du IIIe s.; ou Le miroir d’un moment (2016-20), une série de miroirs antiques dont l’oxydation empêchait la réflexion, et qu’il a partiellement repolis.